Pascal Sevran n'est pas mort

Lundi, Jean-Pierre Elkabbach a donné le feu vert bien trop vite pour annoncer la mort de Pascal Sevran sur Europe 1. Un scoop sans commune mesure, dévoilé alors même que l'intéressé demeurait bien en vie. La nouvelle de sa mort s'est pourtant répandue comme une traînée de poudre jusque dans les mains de Laurent Ruquier, qui l'a annoncée gravement, en direct, sur France 2, devant un auditoire resté sans voix et certains chroniqueurs improvisant en balbutiant deux ou trois mots d'hommage pour l'animateur défunt.
Un moment plus tard, Ruquier apprenait dans son oreillette une "chose grave", selon ses propres mots, à savoir le démenti de cette information. L'animateur d'On n'a pas tout dit, visiblement très énervé, s'en est pris directement à celui ou celle qui lui avait communiqué la dépêche mensongère.

Cet épisode apparaît juste après que Philippe Manoeuvre, l'un des jurys de la Nouvelle Star, eut connu lui aussi une mort prématurée sur le site encyclopédique Wikipédia, l'espace de quelques heures. Le phénomère se répète, inquiétant : l'instantanéité de l'information allant parfois de pair avec son inexactitude. 

Car enfin, pour vérifier une source et resituer une info dans son contexte, il faut consacrer un minimum de temps. C'est là l'un des combats futurs des journalistes, face à la tentation de la vitesse fulgurante et du scoop de dernière minute : trouver l'intervalle juste entre l'urgence de saisir l'actualité et l'urgence de la retransmettre le plus fidèlement possible.